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12 avril 2025Pension de réversion : qui peut en bénéficier et comment l’obtenir facilement
13 avril 2025Les pensions de retraite ont connu des ajustements significatifs ces derniers mois, avec des impacts variables selon les régimes et les catégories de bénéficiaires. En 2024, les pensions de base ont été revalorisées de 5,3 % pour compenser l’inflation, conformément à la formule légale liée au coût de la vie (hors tabac). Cette augmentation s’applique à tous les régimes, y compris les complémentaires comme l’Agirc-Arrco, qui ont vu leurs pensions progresser de 4,9 % à partir de novembre 2023.
Une augmentation de 5,3 % pour les pensions de base
Cette revalorisation, effective depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, vise à préserver le pouvoir d’achat des retraités face à la hausse des prix. Elle s’accompagne d’une modification des seuils de validation des trimestres de retraite : pour valider un trimestre en 2024, il faut désormais percevoir un salaire brut mensuel de 582,50 € (soit 1 747,50 € sur trois mois), en lien avec le SMIC horaire de 11,65 €.
Les régimes complémentaires à la hauteur ?
L’Agirc-Arrco, régime des cadres, a appliqué une revalorisation de 4,9 % en novembre 2023, touchant 13 millions de bénéficiaires. Cette mesure, proche du taux d’inflation, a été saluée pour son impact sur le pouvoir d’achat. En revanche, les médecins affiliés à la CARMF ont bénéficié d’une augmentation modérée de 2,6 % en 2024, portant la valeur du point retraite à 75,25 €.
Les changements dans les droits au chômage pour les seniors
Depuis le 1ᵉʳ avril 2025, les règles d’indemnisation des seniors au chômage ont évolué, alignant progressivement l’âge de maintien des droits au chômage sur l’âge légal de départ à la retraite. Cette mesure, issue de la convention d’assurance chômage signée en novembre 2024, pourrait impacter les personnes licenciées après cette date.
Le décalage de l’âge de maintien des droits
Jusqu’au 31 mars 2025, les seniors de 62 ans pouvaient bénéficier du maintien de leur allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) jusqu’à leur retraite à taux plein. Désormais, cette borne d’âge est repoussée à 62 ans et 9 mois pour les générations nées en 1963, et progressera jusqu’à 64 ans pour les nés à partir de 1968.
Les conditions de maintien des droits
Pour bénéficier de cette mesure, les demandeurs d’emploi doivent :
- Avoir validé au moins 100 trimestres de retraite (sans atteindre le taux plein) ;
- Être indemnisés par France Travail depuis au moins un an ;
- Avoir cotisé 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux discontinues dans les cinq dernières années.
Le rapport de la Cour des comptes : un système en crise d’équité
Le second rapport de la Cour des comptes sur les retraites, publié le 10 avril 2025, dénonce des inégalités persistantes entre générations et au sein d’une même tranche d’âge. L’institution souligne que les retraités les plus modestes partent plus tôt à la retraite que les cadres, malgré des espérances de vie plus courtes.
L’âge de départ et les écarts de santé
Les ouvriers et les femmes sont surreprésentés parmi ceux qui quittent le marché du travail avant l’âge légal de retraite, souvent pour raisons de santé. Le dispositif de carrière longue, censé compenser ces inégalités, bénéficie principalement aux retraités du 5ᵉ au 8ᵉ décile de pensions, excluant les plus précaires.
L’indexation des pensions : un débat récurrent
La Cour des comptes critique l’indexation automatique des pensions sur l’inflation, jugée peu adaptée pour garantir l’équilibre du système à long terme. Elle préconise plutôt une revalorisation liée à l’évolution des salaires, comme en Allemagne ou en Italie, où les pensions sont ajustées en fonction du rapport actifs/retraités et de la capacité de financement.
La réforme de la pension de réversion en 2025
La loi sur la pension de réversion, entrée en vigueur en 2025, supprime le plafond de ressources pour les veufs et veuves, mais renforce les critères d’éligibilité. Cette mesure vise à cibler les ménages les plus modestes, tout en simplifiant les démarches.
Les nouveaux critères d’accès
Les conjoints survivants doivent désormais :
- Avoir 55 ans (sauf exceptions pour invalidité ou enfants à charge) ;
- Ne pas dépasser un seuil de ressources fixé par le régime général, incluant les revenus d’activité et les pensions personnelles.
Les exclusions persistantes
Les concubins et partenaires de PACS restent hors du champ de cette prestation, malgré les évolutions sociales. Seuls les mariés ou ex-conjoints divorcés après une durée minimale de mariage peuvent prétendre à la réversion.
Les enjeux économiques et sociaux
Le système de retraites français représente 14 % du PIB, soit 2,5 points de plus que la moyenne de la zone euro. Cette charge pèse sur la compétitivité, notamment pour les hauts salaires, où les cotisations sociales sont très élevées.
L’impact sur l’emploi des seniors
La Cour des comptes relève une progression du taux d’emploi chez les seniors, mais souligne que cette hausse s’accompagne d’inégalités : les ouvriers et les femmes sont plus souvent en situation de « ni emploi ni retraite » (chômage, invalidité).
Les solutions proposées par la Cour
L’institution recommande :
- D’ajuster l’âge de départ en fonction des gains d’espérance de vie, comme au Portugal ;
- D’introduire des clauses de revoyure automatiques pour éviter les réformes brutales ;
- De rééquilibrer les cotisations pour réduire la pression sur les hauts salaires. : une vigilance nécessaire
Ces mesures, bien que visant à moderniser le système, impliquent des risques de décalage entre les attentes des retraités et les réalités économiques. Les bénéficiaires doivent surveiller les évolutions réglementaires, notamment concernant les revalorisations, les droits au chômage et les critères de réversion. Une concertation sociale approfondie s’impose pour garantir un système équitable et durable.