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En France, le système de retraite repose principalement sur les cotisations salariales. Pourtant, des dispositifs spécifiques permettent à certaines personnes de percevoir une pension sans avoir jamais travaillé. Ces mécanismes, souvent méconnus, s’adressent aux parents au foyer, aux bénéficiaires de l’ASPA ou à ceux ayant validé des trimestres « assimilés ». Décryptage des solutions existantes et de leurs montants.
L’ASPA : une aide pour les seniors en difficulté financière
L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), anciennement appelée « minimum vieillesse », est une aide non contributive destinée aux personnes âgées de plus de 65 ans avec des ressources limitées. Pour en bénéficier, il faut :
- Avoir 65 ans (ou l’âge légal de la retraite en cas d’inaptitude au travail) ;
- Résider en France au moins six mois par an ;
- Ne pas dépasser un plafond de ressources (1 012,02 €/mois pour une personne seule et 1 571,16 €/mois pour un couple en 2024).
Le montant de l’ASPA complète les revenus jusqu’à ce plafond. Par exemple, si un couple dispose de 1 200 € de revenus mensuels, l’ASPA versera 371,16 € pour atteindre le plafond de 1 571,16 €.
Limites et particularités :
- L’ASPA est une avance de l’État : les sommes versées peuvent être récupérées sur la succession si l’actif net dépasse 39 000 €.
- Les demandes doivent être effectuées auprès de la mairie ou du CCAS, avec une évaluation des ressources sur les trois derniers mois.
L’AVPF : une solution pour les parents au foyer
L’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) permet aux mères ou pères n’ayant pas travaillé de valider des trimestres de retraite. Ce dispositif s’applique sous conditions :
- Bénéficier de prestations familiales (comme la PAJE ou l’allocation de base) ;
- Avoir une activité professionnelle réduite ou nulle ;
- Ne pas dépasser un plafond de ressources.
L’affiliation à l’AVPF est automatique pour les bénéficiaires éligibles. Les trimestres validés sont calculés sur la base d’un SMIC théorique, et la retraite peut être liquidée dès 64 ans.
Exemple concret :
Une mère au foyer ayant validé 9 trimestres via l’AVPF percevra une pension basée sur un salaire fictif égal au SMIC. Si elle a travaillé par intermittence, des dispositifs de « surcotisation » peuvent améliorer son calcul.
Les trimestres « assimilés » : valider des droits sans cotiser
Service militaire, chômage et aide à un proche
Le système français prévoit des trimestres assimilés pour compenser les périodes sans activité professionnelle :
- Service militaire : jusqu’à 4 trimestres pour 90 jours de service.
- Chômage : 6 trimestres maximum via l’inscription à Pôle emploi, même sans indemnisation.
- Aide à un proche handicapé ou dépendant : 1 trimestre tous les 90 jours de prise en charge.
Ces trimestres sont financés par le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), alimenté par la CSG. Ils permettent d’atteindre le seuil minimal de 9 trimestres requis pour une retraite mensuelle.
Les défis et limites de ces dispositifs
L’ASPA : un filet de sécurité conditionnel
L’ASPA ne constitue pas une pension à vie garantie. Son attribution dépend strictement des ressources déclarées :
- Abattement sur les revenus : 1,5 fois le SMIC pour les couples (2 707,70 € en 2024), réduisant les montants pris en compte.
- Exclusion des patrimoines : les biens immobiliers ou les économies ne sont pas inclus dans le calcul, sauf pour le remboursement post-mortem.
Cas pratique :
Un couple avec une retraite de 1 600 €/mois et des revenus complémentaires de 4 800 € sur trois mois. Après abattement, les ressources réelles sont estimées à 697,43 €/mois. L’ASPA verse alors 908,30 € pour atteindre le plafond de 1 605,73 €.
L’AVPF : des conditions restrictives
L’AVPF n’est pas accessible à tous les parents au foyer. Seules les personnes bénéficiant de prestations familiales (hors allocations familiales) peuvent y prétendre. De plus, ce dispositif ne couvre pas les régimes complémentaires de retraite, nécessitant une stratégie d’épargne personnelle.
Les récentes évolutions et exemples concrets
Revalorisations et montants 2024-2025
En 2024, l’ASPA a été revalorisée pour tenir compte de l’inflation. Les plafonds sont désormais :
- 1 012,02 €/mois pour une personne seule ;
- 1 571,16 €/mois pour un couple.
Exemple réel :
Judith, 65 ans, mère au foyer sans activité professionnelle, mariée à Pascal (retraite de 1 600 €/mois). Après calcul des ressources, l’ASPA lui verse 908,30 €/mois pour compléter le revenu du couple.
: des solutions existantes, mais complexes
Les dispositifs comme l’ASPA ou l’AVPF offrent un filet de sécurité aux personnes n’ayant jamais travaillé. Cependant, leur complexité et leurs conditions strictes limitent leur accessibilité. Pour maximiser ses droits, il est crucial de :
- Anticiper en validant des trimestres via l’AVPF ou le chômage ;
- Demander l’ASPA en cas de faibles ressources ;
- Consulter un conseiller pour optimiser son dossier.
Ces mécanismes, bien que peu connus, prouvent que la retraite sans cotisations n’est pas un mythe, mais un droit à condition de respecter les critères établis.